Fin du suspense. EDF et Alstom sont les principaux bénéficiaires de l’appel d’offres géant lancé par la France pour l’installation de ses premiers grands champs d’éoliennes au large de ses côtes. Selon le site Internet du « Figaro », l’Etat a finalement choisi d’attribuer à leur consortium trois des cinq projets en compétition : ceux de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), de Fécamp (Seine-Maritime) et de Courseulles-sur-Mer (Calvados).
L’espagnol Iberdrola, associé au groupe Areva, emporte lui le champ de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). L’appel d’offres concernant le cinquième et dernier projet, au Tréport (Seine-Maritime) aurait, quant à lui, été déclaré infructueux. GDF Suez, qui avait aussi formé un consortium avec Areva, n’obtient rien à ce stade.
Le gouvernement n’a donc pas complètement suivi les recommandations de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), qui avait prôné la semaine passée l’attribution de quatre des projets au tandem EDF-Alstom. Cet avis n’était que consultatif, et le ministère de l’Energie avait prévenu qu’il conduirait sa propre analyse sur la base de nombreux critères, tels que le prix de l’électricité produite, les retombées industrielles des différents projets et leurs impacts environnementaux.
Le choix final apparaît assez logique. Si EDF se taille la part du lion, la décision du gouvernement permet surtout de concrétiser les projets industriels des deux équipementiers, Alstom et Areva. Tous deux avaient fait savoir tout au long du processus qu’ils devaient au minimum remporter respectivement trois et deux des cinq parcs en jeu pour justifier la construction d’usines sur le territoire français. Un aspect essentiel de l’appel d’offres.
Alstom envisage d’investir 100 millions d’euros et de générer jusqu’à 7.500 emplois avec ses partenaires. Areva a, de son côté, mis en avant son expérience et les 4.000 emplois qu’il pourrait créer en France, dont 1.000 dans son seul périmètre (durant la compétition, GDF Suez a évoqué, lui, jusqu’à 6.000 emplois directs et indirects).
Le fait d’avoir emporté l’un des champs en lice avec l’électricien espagnol Iberdrola ouvre en outre de nouvelles perspectives au groupe nucléaire français. Ensemble, les deux partenaires renforcent en effet leurs chances de se voir attribuer d’autres projets éoliens en mer, dans le cadre de l’appel d’offres en préparation au Royaume-Uni.
500 à 600 éoliennes
L’appel d’offres français, lui, portait au total sur 500 à 600 éoliennes qui devraient représenter une puissance cumulée de 3.000 mégawatts (MW), l’équivalent de deux réacteurs nucléaires de type EPR, et un investissement de 10 milliards d’euros. Une taille jugée suffisante par les industriels pour construire une base de développement solide et partir à la conquête d’autres marchés européens. L’attribution définitive des contrats est prévue pour 2013.
Alstom concourait avec une éolienne marine de 6 mégawatts, la plus grosse du secteur, mais dont il vient tout juste d’inaugurer un prototype. De son côté, Areva a mis en avant son retour sur expérience. Son éolienne M5000, actuellement fabriquée en Allemagne, fonctionne depuis plusieurs années.
Après les recommandations positives formulées par la CRE, EDF et Alstom, jugeaient quant à eux peu surprenant que leurs offres soient retenues. Une source proche des groupes estimait ces derniers jours que « la qualité environnementale et technique des projets et la supériorité technologique d’Alstom » feraient la différence.